Les Acteurs des Temps Présents en région hutoise
Sommaire
Du 22 au 26 avril 2014, marchons pour nous faire entendre !
En avril 2013, plusieurs associations et citoyens se sont rassemblés pour dresser le sinistre bilan de plus de 30 ans de politiques libérales ainsi que des mesures d'austérité actuelles.
Le constat est limpide : les exigences de profit maximum et l'austérité ont fait des ravages dans TOUS les secteurs de la société civile : agriculture, services publics, industrie, culture, enseignement, associatif…
Désireux de dépasser le simple stade du constat, des représentants des mondes agricole, syndical, culturel, associatif, étudiant, académique… ont décidé d'unir leurs forces et de créer un front social inédit composé des différents représentants de la société qui n'ont pas pour habitude de se rencontrer, d'échanger et de s'écouter. La volonté commune de ces différents acteurs est de s'unir pour changer un système économique devenu fou et incontrôlable et dont la plupart des citoyens sont les victimes. L'enjeu étant de recréer un rapport de force afin de faire bouger les choses.
Après différentes rencontres et une première série d'actions qui ont permis d'affiner le projet et de se retrouver autour d'un engagement, il est temps désormais de porter le message au-delà des structures et d'aller à la rencontre des citoyennes et des citoyens : ceux et celles qui travaillent dans les champs, sur les planches ou à l'usine, ceux et celles qui galèrent pour élever leurs enfants ou rament plutôt que de profiter d'une retraite bien méritée, ceux et celles qui se battent pour payer leurs factures et nourrir leur famille lorsque la fin du mois commence le 6…
Dans le cadre de leur périple en Province de Liège, les Acteurs des Temps Présents ont proposé quelques escales dans notre région et ont appelé les citoyens à se joindre à leur marche.
Programme des étapes en région hutoise
À leur arrivée à Engis en début de soirée le mercredi 23, des interventions et un atelier avec le Théâtre-Action d’Engis étaient prévus, suivis d'une marche et d'un repas au Centre Culturel d’Engis. A 20h00, le Centre Culturel d’Engis proposait une soirée-débat « Scandales et Merveilles : le chômage… Pour en sortir » organisée par les Acteurs Des Temps Présents et animée par le réseau « STOP Art. 63 §2 ». En présence de Thierry Müller (co-auteur de Choming out), de Jean-Luc Lallemand, président de la délégation FGTB ArcelorMittal et de Cédric Leterme de Riposte.Cte.
Après un détour par Rotheux le jeudi, les marcheurs revenaient dans notre région le vendredi pour participer à une émission radio à Amay sur AFM Radio. Cet interview fut suivi d'un repas au Centre culturel d’Amay. L'après-midi il rencontraient au Centre culturel de Huy le réseau « En Piste » (réseau social citoyen en région hutoise. Collectif de citoyens, de travailleurs sociaux et d’associations, visant à créer du lien, pour promouvoir la participation active de chacun dans sa vie et dans la société).
Ils étaient ensuite reçus le soir à la CGSP de Huy pour une rencontre-débat sur : « l’indexation des salaires, un mécanisme menacé ? » avec Jean-François Ramquet, secrétaire régional de la FGTB Liège-Huy-Waremme. Cette soirée était portée par la CGSP de Huy, le PAC Huy-Waremme et Mémoire et Action Collectives.
Rencontre-débat sur l'indexation des salaires
Jean-François Ramquet commençait par une bonne nouvelle : sous le pression du monde syndical, plus de 20.000 chômeurs sur les 55.000 menacés d'exclusion au 1er janvier 2015 en raison de la réforme prévue par le gouvernement fédéral — il s'agissait de bénéficiaires d'une allocation d'insertion professionnelle — seraient soustraits à la mesure grâce à la valorisation du travail à temps partiel dans le calcul des périodes de travail.
Il évoqua ensuite un mécanisme dont la Belgique peut être fière : celui de l'indexation automatique des salaires, calculée sur la base de bons indices du niveau des prix. Ces indices sont au nombre de 590, représentant autant de produits de consommation pondérés en fonction de leur prix et de leur fréquence d'utilisation. La liste de ces indices est régulièrement mise à jour en fonction des habitudes de consommation. Cet index automatique est envié par les autres partenaires européens. Un seuil pivot enclenche le mécanisme d'indexation, qui influe sur les salaires et les allocations sociales. Ce système permet une universalité de traitement à tous les citoyens.
Remise en cause du principe de solidarité
Cependant, des attaques importantes du patronat remettent l'indexation en cause. Pourtant, depuis 4 ans l'augmentation salariale est proche de zéro. La tactique du patronat est d'influencer le choix des indices en portant des coups de canifs sur leur contenu : ainsi fut créé l'indice santé, qui a consisté à retirer l'alcool, le tabac et le carburant de la liste sous prétexte que ces produits étaient mauvais pour la santé !
Dernier coup porté au système : certains produits d'usage fréquent disparaissent, des mesures sont prises, consistant à intégrer dans le calcul les prix pratiqués lors des soldes, ainsi qu'à prendre en compte les variations du prix du mazout en imposant un lissage des prix modérant les indexations vers le haut. D'autres mesures comme celles qui ont amené à une certaine diminution des prix de l'électricité influent aussi, alors que la baisse des prix ne se ressent que très faiblement dans la bourse des consommateurs.
Régulièrement on applique au système une remise à l'indice 100, qui contribue à la simplicité du système, mais celle-ci est remise en question d'année en année.
Toutes ces attaques consistent à entraver le maintien du pouvoir d'achat des citoyens. Or, comme le rappelait Jean-François Ramquet, il convient de garder en mémoire que c'est précisément du maintient du pouvoir d'achat qu'il s'agit et non d'une augmentation salariale. Pourtant, les employeurs et l'état estiment que cela entraîne une augmentation des coûts salariaux. Il s'agit d'une mauvaise lecture, ou plutôt d'une traduction erronée de la mesure. Et la renégociation de la norme salariale à venir va encore remettre sur la table le débat sur l'index.
Comment réagir ?
Il est important dans ce rapport de force de sauvegarder l'indexation sur le salaire brut, qui permet une adaptation proportionnelle des impôts et cotisations sociales, afin d'alimenter les caisses des allocations sociales. Et si l'on supprime le principe de l'indexation, les entreprises auront tendance à y substituer des avantages en nature qui permettront de se soustraire à l'impôt et aux cotisations sociales, menaçant ainsi le système de solidarité sociale qui caractérise notre pays !
En conclusion, JFR estime que, après ces quelques années de détricotage progressif et non frontal qui menace le système, il convient d'élargir le champs d'action afin d'être plus nombreux pour faire front à ces attaques. D'autant que l'Europe menace aussi ce principe de solidarité. La politique monétaire de celle-ci vise à limiter l'inflation, et les hausses salariales. De plus la droite est puissante à l'échelle européenne. Et les forces de gauche sont très différentes d'un pays à l'autre et ne sont pas toutes prête à enrayer la stratégie en cours.
Dans le débat qui suivit furent évoquées certaines tendances des élus à se considérer comme dépossédés des leviers de la décision politique. On assiste dès lors à une perte de légitimité politique, certains représentants semblant abdiquer sur le projet de sauvegarde des avantages sociaux et d'évolution vers une société plus solidaire. Les citoyens attendent qu'ils se réapproprient les rennes du pouvoir et gardent cette ambition de partager la richesse, contre le système de financiarisation de la société mondiale.
Malheureusement, le formatage des esprits par les médias notamment est tel qu'après avoir donné des milliards pour sauver les banques, à un taux dérisoire, pour leur permettre de prêter des fonds à des taux prohibitifs à l'Espagne et à la Grèce par exemple, on replonge tête baissée dans un système libéral qui a fait la preuve de son incapacité à construire une société solidaire et à lutter contre l'exploitation des peuples…
Animations scolaires disponibles
Les acteurs des temps présents proposent des animations en classe sur invitation.
--RV (CCAH) Admin WikiHuy (discussion) 27 avril 2014 à 15:57 (CEST)