Fort de Huy

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Vue du fort de Huy.jpg

Situation

Le Fort de Huy est une forteresse accrochée au bord de la Meuse et qui domine la ville de Huy, dans la province de Liège en Belgique. ll se trouve à l'emplacement de l'ancien Tchestia, une des "quatre merveilles" de la ville de Huy, qui, avec ses tours et ses murs à créneaux, domina la cité du IXe au XVIIe siècle, perché sur son promontoire rocheux avec le Mont Picard en arrière-plan.

Peinture du "Vieux château de Huy en 1649" au Musée Communal
Montée au fort.jpg











Histoire

Le Tchestia

Laurent MELART, dans son Histoire de la Ville et du château de Huy.... , écrite en 1641, signale sans citer aucune source, que le Château de Huy aurait été construit en 142 par GODART, le fils d'OCTAVE, roi de Cologne, Tongres et Brabant.

C’est dans un acte de vente de 890 qu’apparaît la première mention incontestée d’un château qui, en 943, est reconnu comme le centre d’un vaste comté. L’existence de ce comté de Huy est assez brève puisque, en 985, l’impératrice Théophano, au nom de son fils, le jeune Otton III, fait donation à Notger du comté de Huy, que venait de lui céder le comte Ansfrid. À partir de ce moment, l’histoire de Huy se fond dans celle de la principauté de Liège, dont elle devient une des bonnes villes.

Au IXe siècle, on signale un donjon, pièce principale du castrum, associé à un cercle de remparts englobant l'agglomération. Un château est édifié entre 1167 et 1191, puis modifié et agrandi au fil des siècles suivants. Pourtant au XIVe siècle, il est en piteux état et ce n'est qu'au XVI e siècle que l'on entreprendra sa restauration. Le prince-évêque de Liège, Erard de la Marck en fait même sa deuxième résidence! En 1511, il fait creuser un puits profond de 99 mètres, surmonté d'une tour de 20 mètres de haut.

En 1595, les troupes liégeoises et l'armée des Pays-Bas font le siège du château, attaquant son maître le capitaine Héraugière qui avait profité de la trahison du sieur Grevesse. Ce siège est suivi d'une injuste répression (incendie, exécution et massacre d'innocents Hutois). Le tchestia en sort fortement abimé, on ne le restaurera qu'au milieu du XVIIe siècle, jusqu'en 1676, où les troupes de Louis XIV le démolissent. Les Français s'emparent de la ville de Huy fin 1688 et construisent à sa place une petite citadelle (qu'ils appellent réduit), profitant du restant des murs de 5 mètres d'épaisseur toujours debout. Cet édifice sera entièrement restauré et surtout fortifié en 1706-1708.

Mais en 1715, le traité de La Barrière décrète le démantèlement des remparts et la démolition du vieux château. Elle aura lieu en 1716-1717.

Huy restera sans château pendant tout un siècle....


Le Fort


Conscient de l’importance stratégique d’une situation qui verrouillait la vallée de la Meuse, l’État hollandais avait décidé, en 1815, d’y ériger une forteresse. À cette époque, il y avait déjà plus d’un siècle que la colline où se dressait l’ancien « Tchestia » était livrée à l’abandon. La forteresse construite par les Hollandais ne servit jamais.

Lors de la révolution de 1830, le fort, défendu par 20 canonniers invalides, fut occupé sans résistance par une bande de Hutois entraînée par le batelier mamé. Le marchand de draps Dubois y hissa le drapeau liégeois. Elle fut une prison politique, en 1848, pour 18 républicains du « Risquons-tout ».

En janvier 1855, la citadelle avait cessé d'être prison d'Etat. En 1876, la ville la rachète à l’État, et le Général Brialmont la réintègre dans le système défensif de la Meuse en 1914. Le fort devient alors un camp de discipline interne pour les Allemands.

En 1940, c’est à nouveau la guerre et le fort devient prison pour les prisonniers politiques. Plus de 6000 patriotes y ont connu souffrance et désespoir. Quelques uns furent fusillés et d'autres moururent suite aux mauvais traitements qui leur étaient infligés. Mais beaucoup des prisonniers de cette antichambre des camps de concentration s'en allèrent vers les bagnes nazis pour ne plus revenir...

En 1945, juste retour des choses, au lendemain de la libération, les inciviques remplacèrent là-haut les patriotes. En 1946, fin décembre, le centre d'internement ayant été supprimé, le fort fut enfin remis à la disposition des visiteurs et désormais inscrit sur les itinéraires des agences de tourisme comme une étape obligatoire. Un Musée de la Résistance et des Camps de Concentration y est installé depuis 1992. En 2007 il est proposé d'introduire un dossier auprès de l'UNESCO pour faire reconnaître le fort de Huy comme patrimoine matériel de l’humanité, mais ce projet n'aboutit pas.

Prisonnier fort.jpg
Vue aérienne du téléphérique, fichier EPNHuy










Depuis 1957, un téléphérique permet le survol de la ville avec un passage au-dessus du fort. Un des câbles du téléphérique est sectionné par un hélicoptère Robinson 22 le 6 avril 2012.

Visite du fort

                                        Copie de la page 67 de "Connaissez-vous?HUY de René Furnémont-édition du syndicat d'Initiative et du Tourisme:

Visite du Fort de Huy.jpg

Un cachot du Fort de Huy
La Salle d'interrogatoire de la Gestapo au Fort de Huy
Une salle commune d'internement du Fort de Huy
La Chapelle du Fort de Huy, décorée par un incivique détenu en 1945
La Une d'un journal local du 8 mai 1945



Liens externes

Bibliographie

-René Furnémont: Connaissez-vous? HUY. Edition du Syndicat d'Initiative et de Tourisme- Nouvelle édition sans date.

-Jean-Pierre Rorive: La Guerre de siège sous Louis XIV. Edition Jourdan/2015


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