Village d'Ellemelle
En vous promenant par monts et par vaux dans le Condroz vous vous apercevrez rapidement qu'il est parsemé de nombreux vallons. Savez-vous que le haut de ces vallons est appelé Tige et la cuvette appelée Chavée ? Ces dénominations sont spécifiques à la Wallonie et ne se trouvent pas dans les dictionnaires courants.
Présentation
En 1005 Mella, en 1099 Lesmelle, en 1250 Melle ; toponyme d’origine celtique. Etymologie du Wallon èl (dans la) + mel – mella – melula – (petite eau sombre ou jaune).
Le site d’Ellemelle était déjà peuplé à l’époque préhistorique, puis les Francs s’y installent.
C'est une localité rurale du Condroz liégeois, altitude 273 m, à agriculture mixte.
Dans la première moitié du 19ème siècle une exploitation de fer, de plomb et de chaux s'installent mais l’agriculture a toujours constitué la principale activité économique.
Dès l’annexion française (1795) Ellemelle est une commune autonome, le hameau de (H)Ouchenée lui fut adjoint en 1795, jusqu’à la fusion des communes avec Warzée et Ouffet en 1977.
C'est l'unique village de Belgique dont l'envers vaut l'endroit, c'est se qu'on appelle un palindrome.
Ellemelle compte environ 400 habitants en janvier 2024. Le village possède une église du XVIIIe siècle dédiée à Sainte-Anne, c'est une très ancienne paroisse citée dès l’an 1005 sous le nom de Mella. Ellemelle existait en tant que seigneurie, elle dépendait de la Meuse épiscopale.
Fait exceptionnel, aucune construction neuve ne dénature le centre ancien de grande qualité architecturale.
Les constructions en grès y dominent, apportant à l'ensemble une belle couleur ocre à admirer par un soleil voilé. Toutes les anciennes maisons, pour la plupart datant de plus de 200 ans, sont construites de part et d’autre d’un axe routier qui traverse le village d’est en ouest.
Les nouvelles constructions sont regroupées dans trois rues aux extrémités du village : la Rue des Partisans, la Ruelle des Fossés, la Rue de Warzée.
Nous sommes en 2024, il y a moins de cinquante ans le village se composait de grosses fermes, pour la plupart du XVIIe siècle regroupées en bordure de la route principale jusqu'à l'église.
Actuellement, c’est un village de résidences, une seule grosse ferme est encore en activité dans le centre près de l’église, elle s’intègre parfaitement aux habitations par sa situation légèrement décalée.
De l'autre côté du chemin, un gros bâtiments de ferme fait l’objet d’un changement d’affectation, un important chantier respectant au mieux le caractère architectural est en cours et mettra à disposition une demi-douzaine d’appartements dans un cadre exceptionnel.
Un ruisseau, la Magrée, également appelé ruisseau de Martin ou de Fond de Martin prend sa source à Ellemelle. S'étirant d'ouest en est, il alimentait quelques moulins à partir de Xhos à Houte-Si-Plou (Plainevaux) jusqu’à la première moitié du 20ème siècle.
Quelques jalons du passé
Vu via internet Commune d’Ouffet
Un morceau de roche située à Ellemelle témoignerait, selon certains, d'une présence humaine depuis le néolithique. Des chercheurs posent l’hypothèse que cette pièce serait une dalle de couverture d'un dolmen baptisé "la Grosse Pierre".
Les dolmens sont associés aux Celtes et à des rites funéraires célébrant le passage de la vie à la mort.
La sorcellerie a aussi été évoquée. Cependant, cette interprétation est sujette à caution, car la présence de cette pierre pourrait être la traduction d’un phénomène naturel.
Avant l’arrivée des Romains, la zone géographique était occupée par une peuplade appelée «Condruse», d’origine germanique, elle habitait au sud de la vallée de la Meuse et sa langue était le Gaulois. Elle était entrée dans la ligue des Gaulois pour lutter contre les Romains et se soumit à César lors de sa campagne de l’an 53 avant Jésus-Christ.
Lors de la division en parcelles du pays, les Romains appelèrent cette région le « Pagus Condrustencis », ce qui est devenu le Condroz au fil des siècles. Aujourd’hui, le Condroz est la seule région de Belgique qui a gardé son nom d’origine gauloise.
La présence romaine est notamment attestée à Warzée par la présence de substructions d’une villa datant du IIe siècle. Le bulletin de l’Institut Archéologique Liégeois n°34 de 1852, en sa page n°80, explique qu’il existe, entre Ellemelle, Warzée et Seny, un sentier marqué de larges dalles de grès, témoin de l’existence de voies romaines secondaires. Les « tiges » ou vieux chemins condrusiens ont souvent une assiette romaine.
Ouffet est mentionné en tant que tel en 1096, période marquée par le début de la première croisade tandis qu’Ellemelle est une très ancienne paroisse déjà citée en 1005.
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