Hermalle-sous-Huy
Hermalle-sous-Huy (Hermåle-dizo-Hu en wallon) est l'un des quatre villages qui composent l'entité d'Engis.
Sommaire
Géographie
Hermalle-sous-Huy se trouve dans le val mosan et s'étend de la Meuse à l'Ardenne condruzienne.
Le village est limitrophe de Stockay-Saint-Georges au nord, Saint-Sevérin-en-Condroz au sud, Engis à l'est et Ombret-Rausa à l'ouest.
Il est accessible en voiture par la route nationale 90 (sortie « Pont de Hermalle »), par la 644 et, via le pont de Hermalle, par la 617 ; trois parkings acceuillent gratuitement les automobiles : Place des Combattants (le long de l'église Saint-Martin), place d'Hermalle et rue du Pont (en face de l'école communale). Sis sur le RAVeL 1, il est traversé par le Sentier de Grande Randonnée 576 ; les marcheurs peuvent aussi emprunter l'ancien chemin romain qui s'étend de la Ferme de Hottine au centre du village. Sur le plan des transports en commun, il est desservi par la ligne 9 (Liège-Huy) des TEC à raison d'un bus/heure.
Sur le plan géologique, Hermalle est d'un grand intérêt : « La région d'Hermalle-sous-Huy, de par la variété des terrains que son sous-sol recèle et la complexité des structures géologiques que l'on y observe, constitue, pour le géologue, l'une des régions les plus attachantes de notre pays. » — Michel Vanguestaine, Chef de travaux au service de Paléontologie végétale de l'ULg.
Une balade balisée (dite de la Gerée), en boucle au départ de la Ferme castrale et longue de quelque 8 km, permet de découvrir ces richesses et offre des paysages variés. Elle est décrite sur la page Balades du Syndicat d'initiative.
Historique
Habité depuis le paléolithique moyen comme l'ont prouvé des fouilles au lieu dit Thiers d'Olne, le village est mentionné par écrit en 779 sous la forme Harimala.
Il présente encore les traces d'occupation gallo-romaine, mérovingienne et caroligienne.
La plus ancienne vierge mosane connue en est issue : cette sedes sapientiae, scultptée vers 1070, est conservée au Musée du Cinquantenaire de Bruxelles.
Siège d'une des plus anciennes seigneuries du val mosan, Hermalle relevait de la cour féodale de Liège mais possédait ses propres vassaux et sa cour de justice. Son activité industrielle est attestée, comme celle de son importance militaire : son seigneur, Henri III de Hermalle, fut le chef des Waroux dans la triste guerre des Awans et des Waroux qui, en une trentaine d'année, fit plus de 30 000 morts et provoqua, notamment, la destruction du château-fort hermallien.
Sa configuration actuelle s'est dessinée au XVIIe siècle, près du château toujours ceint de douves.
Remacle le Loup a dessiné celui-ci en 1735 ; son œuvre, gravée a illustré Les Délices du Païs de Liége, édité par Pierre-Lambert de Saumery en 1738.
Le village a perdu son indépendance administrative lors de la fusion des communes en 1977.
La rénovation des voiries du centre historique a commencé en 2012-2013.
Industrie
Les habitants d'Hermalle ont très tôt développé une industrie, parallèlement à une économie basée sur l'agriculture et l'élevage : des fouilles archéologiques ont en effet révélé l'existence, aux IIe et IIIe siècles, d'un complexe de tuilerie en bord de Meuse qui s'étendait sur 2 hectares et demi et s'est révélé unique en Belgique car présentant « les traces de tous les composants de la chaîne de fabrication des tuiles, depuis la fosse d'extraction de l'argile jusqu'à l'entreposage du produit fini dans un hangar. »[1]
La métallurgie est pratiquée aux XVIe et XVIIe siècles : les Hermalliens étirent le fer pour les liégeois et les Hutois qui pratiquent la sidérurgie. Celle-ci offre aussi des débouchés aux bucherons et charbonniers villageois.
Les Hermalliens, souvent aussi maçons et charpentiers, donnent à la Principauté de Liège un de ses plus grands architectes : Jean-Gille Jacob.
Sur la rive gauche, à la Mallieue, se trouvent des alunières qui sont exploitées de 1650 à la fin du XIXe siècle.
Cette bande de terrain possède aussi d'importants gisements de pierres calcaires qui sont exploitées dès le XVIIIe siècle, mais surtout au XIXe par la volonté du Clermontois Hippolyte-Joseph Dumont qui y fait construire de gigantesques fours, considérés comme les plus performants d'Europe à son époque. La Mallieue est toujours exploitée au XXIe mais au profit de Saint-Georges (dit sur-Meuse) qui a intégré ce territoire en 1977.
Hermalle voit ses terres agricoles du bord de la rive droite achetées par la Société Provinciale d'Industrialisation, entre 1968 et 1973 pour la création d'un parc d'activités économiques. Un port s'y développe aussi sur une surface de 50 a et une longueur de 192 m.
Culture et tourisme
Hermalle offre la particularité de proposer deux musées aux touristes :
Sur le plan culturel, c'est à Hermalle que se situe le Centre culturel d'Engis.
La Ferme castrale, d'autre part, propose aussi des expositions, des balades guidées et un vaste marché hebdomadaire de livres d'occasion. Elle abrite aussi la plus importante bibliothèque de gastronomie de Belgique.
C'est dans ce bâtiment que se situe le Syndicat d'initiative de Hermalle-sous-Huy.
Patrimoine architectural
Hermalle constitue en ce début de XXIe siècle le joyau patrimonial de la commune d'Engis avec deux monuments classés : la « maison de la Héna » (ancienne dépendance de l'Abbaye de Flône située à l'est du centre historique), et deux bâtiments situés au centre du bourg : la maison natale de Jean-Gille Jacob et une très grosse bâtisse en procédure de classement (la Ferme castrale).
De celle-ci, on a vue sur le château.
Le centre du village présente d'autres maisons intéressantes groupées près de l'Église Saint-Martin :
- la Cense Cassal (dite Ferme aux deux tours - 1610, rue Gerée) ;
- une ferme de 1630 (chaussée Freddy Terwagne) ;
- l'ancienne maison vicariale (1676, rue du Pont)
- un ancien relai de poste daté 1er/4 du XVIIIe siècle (chaussée Freddy Terwagne) ;
- une élégante maison d'habitation du 3e/4 du XVIIIe siècle (chaussée Freddy Terwagne) ;
- un bâtiment à fronton qui servait jadis de maison communale et d'école avec logement pour le directeur (XIXe siècle, chaussée Freddy Terwagne) ;
- les anciennes écoles du baron de Potesta (XIXe siècle), utilisées au XXIe siècle comme locaux pour le Centre de créativité CEC 4480 et comme logements sociaux (rue du Pont) ;
- une pompe en fonte présentant des figures humaines aux angles, avec guirlandes et couronnement en forme de pomme de pin (fin XIXe siècle, chaussée Freddy Terwagne).
Sur le flanc nord de l'église subsiste un ancien cimetière où se trouvent des dalles funéraires des XVe et XVIIe siècle et la chapelle néo-gothique de la famille de Potesta. Face au porche de l'église, une grotte de Lourdes en tuf a été construite au début du XXe siècle.
À l'extrémité ouest du village, au pied du Thiers d'Olne, se situe une ferme à l'entrée imposante : la Ferme de Hottine, ancienne dépendance de l'Abbaye de Flône.
Patrimoine naturel
Les alentours du château et de la Ferme castrale (où se trouvent deux arbres répertoriés par la Région wallonne - un « Arbre du Pendu-noyé » et un séquoia géant) sont en zone paysagère.
Personnalités liées
- Henri III de Hermalle, chef des Waroux dans la Guerre des Awans et des Waroux, XVIIIe siècle
- Jean-Gille Jacob, maitre-maçon et échevin, XVIIIe siècle
- Jean-Joseph Hanson, échevin, peintre et écrivain, XVIIIe siècle
Évènements
Une fête de village est organisée chaque année aux alentours du 21 juillet, rappelant une coutume locale, "le Grand Pardon", transmise par tradition orale depuis le Moyen Âge.
Galerie
Voir aussi
Liens externes
- le site internet de la commune d'Engis
- le site du Syndicat d'initiative, avec une très importante page d'histoire et une vaste bibliographie
- Hermalle-sous-Huy dans la médiathèque Commons
- Hermalle-sous-Huy dans la Wikipédia francophone avec liens vers les versions néerlandophone et wallonne
- Hermalle-sous-Huy sur Wikivoyage avec lien vers une version en anglais.
Bibliographie
- Nicole Hanot, « Engis » dans Histoire & Patrimoine des communes de Belgique. Province de Liège, Racine, 2010, p. 162 à 167.
Références
- ↑ S.K., « Une découverte exceptionnelle à Huy » dans La Libre Belgique, quotidien belge, 28 juillet 2004.