Usine Vieille Montagne de Flône
Sommaire
Historique
L'industrie chimique depuis la fin des alunières se développe dans la vallée mosane. Elle est symbolisée notamment par les établissements de la Vieille Montagne à Flône. Les anciens gisements de fer et de calamine étaient exploités depuis le XIIIe siècle par l'abbaye de Flône.
A la suppression de l'abbaye, un de ses chanoines acquiert les mines et terrains environnants. La métallurgie (gisements de fer, de zinc, de calamine et de plomb) et spécialement celle du zinc, se développe grâce à la découverte d'un procédé de fabrication inventé par le liégeois Dony. L'exploitation commencée par les chanoines de l'ancienne abbaye, sera acquise en 1796 par Jean Théodore Paquot, précisément l'un des derniers chanoines de Flône.
Les nouvelles entreprises extractives et métallurgiques attirent les banquiers et hommes d'affaire non seulement du bassin liégeois mais aussi de Gand ou de Paris... Ainsi, en 1844, Louis Bronne et ses associés belges et français fondent la Société Anonyme la Grande Montagne qui entre 1846 et 1848, se voit dotée d’un hall où furent installés 18 fours silésiens pour la réduction du zinc, d'un vaste atelier de céramique pour la confection des creusets et de quatre fours à calciner.
Cette société ne prospéra pas assez et fut mise en liquidation en février 1850.
Le 21 octobre 1852, la totalité des mines, usines et propriété de la Grande Montagne est rachetée par la Société des Mines et Fonderies de Zinc de la Vieille Montagne. La présence de charbon à proximité de l'usine de Flône sera à l'origine du développement de l'établissement. Il ne fallait pas moins de 3 tonnes de charbon pour réduire une tonne de minerai de zinc.
Entre 1850 et 1854, plus de 62% du zinc brut sortent des établissements de la Vieille Montagne qui emploie près de 70% d’ouvriers de ce secteur. C'est le siège de Flône, qui formait le complexe le plus important de Belgique. L'usine de Flône connaît alors un développement régulier.
En 1861, une unité de grillages des blendes s'ajoute aux installations. Cela ne se fit d'ailleurs pas sans mal car le grillage occasionnait une nuisance assez grave due à des émanations de sulfure de zinc. A la Vieille Montagne, on recourut à deux solutions : le filtrage des émanations nocives dans des dépôts de schistes ameublis et perméables dans les anciennes alunières voisines et l'érection de cheminées de grande dimension au sommet de la Montagne de Flône. La dispersion ne fut efficace qu’en fonction de la densité des poussières. Celles du zinc étaient plus faciles à éloigner que celle du plomb. Le grillage continuera jusqu’en 1902.
En 1895, 16 nouveaux fours seront mis en batterie. En 1907, la fonderie est pourvue de 40 fours et 8 creusets. L'ancienne poterie est transformée en fabrique à creusets et autres produits réfractaires. Entre 1926 et 1931, la fonderie de zinc est complétement rénovée. Vers 1933, trois grosses cheminées cylindriques de 75m chacune vont remplacer les nombreuses petites cheminées disséminées un peu partout. En 1954, on met aussi en fonctionnement une unité de fabrication de poussières de zinc qu'on complétera en 1968 par un atelier de tamisage et de mise en baril.
La SA Vieille Montagne, installée aussi sur d'autres sites, a gardé une grande partie de ses bâtiments à Flône, de part et d'autre de la chaussée qui emprunte la rive droite de la Meuse jusque Liège. La plupart de ses bâtiments sont en briques mais on y rencontre la pierre bleue et la « brique de laitier » pour former des décorations. Les toitures sont en tôle de zinc.
Certains bâtiments présentent des éléments décoratifs comme des travées verticales de fenêtres géminées, dotées de colonnes doriques en fonte en guise de meneau, et des linteaux en fer, soulagés par deux petits arcs de décharge.
Certains pignons sont percés d’une grande fenêtre verticale à arc surhaussé en briques, à clef d'arc en pierre bleue et à linteau métallique. D'autres sont ajourés d'oeils de bœuf décorés d'arcs trilobés et consolidés par des pilastres.
Galerie
Localisation
Chaussée de Terwagne 4540 Amay