LA GUERRE 40-45 à HUY
Sommaire
[masquer]L'INVASION de HUY EN 1940
La guerre se prépare déjà dès 1939: plusieurs soldats allemands infiltrés et capturés sur le territoire belge sont enfermés au Fort de Huy surveillé par nos Chasseurs Ardennais.
Une première alerte a lieu dès les premiers jours du mois de mai, lorsque, vers 8 heures du matin, la DCA du Mont Falise ouvre le feu dans la direction d'un avion allemand en reconnaissance au dessus de Huy.
C'est le vendredi 10 mai que de nombreux "Stukas" allemands viennent survoler et bombarder la ville durant toute la matinée.
On apprend que l'armée allemande a commencé à envahir le pays, qui est défendu par nos soldats et par l'armée française venue à la rescousse.
Tôt le matin du dimanche 12 mai, les deux ponts sont dynamités par le Génie belge et s'écroulent dans la Meuse. Mais les Allemands sont vite là, le 13 mai, venant de Hesbaye et non du sud comme on avait cru. Ils ne tardent pas à construire un pont provisoire avec des embarcations. L'armée belge s'est repliée, les prisonniers allemands ont été transférés à la caserne d'Aulne. En même temps, un incendie accidentel a éclaté dans un magasin de meubles de la rue Neuve, qui est alors à moitié calcinée, car aucune pompe n'est disponible sur la rive gauche pendant 3 jours.
L'OCCUPATION DE HUY de 1940 à 1945
Le Fort
L'occupation du Fort a lieu dès le premier jour. Sur son toit, le drapeau belge est remplacé par celui de l'ennemi. Après une pénible "campagne de 18 jours", nos soldats se sont rendus, sont faits prisonniers et nombreux sont ceux qui arrivent dans les cellules du fort, mais pour très peu de temps.
De mai 1940 au 5 septembre 1944, le fort est transformé en camp de détention et de transit gardé par la Wehrmacht et contrôlé par la Geheime Feldpolizei. Y seront internés 1240 prisonniers français – des mineurs du Nord Pas-de-Calais arrêtés pour faits de grève et pour "communisme" – et plus de 6000 belges et étrangers –prisonniers politiques, résistants, otages, réfractaires au travail obligatoire. S’y retrouveront également les personnes incarcérées en juin 1941 à la suite de l’opération « Sonnewende » (Solstice d’été ) déclenchée par les nazis au moment de l’attaque allemande contre l’URSS et qui vise à décapiter toute résistance organisée. Il n’y aura jamais d’exécution d’otages au Fort même : les prisonniers désignés pour être fusillés seront transférés à la Citadelle de Liège. Pour de très nombreux autres détenus, le fort n’est qu’une étape avant la déportation dans un centre du système concentrationnaire. Il y a sur WikiHuy une page bien complète sur le sort malheureux du héros liégeois Henri DEWART tué à Lovegnée en décembre 1943: voir [[1]] + note n°1 ci-dessous.
Inscriptions figurant sur divers monuments du Fort
A) MONUMENT AUX 15 MORTS DE LA CITADELLE DE HUY 1940 - 1944
Plaque de gauche "[Huit noms, classés par ordre chronologique des exécutions, avec mention de la date de décès ainsi que du lieu de naissance pour les Belges et de la nationalité pour les étrangers]"
Briffin William/Rousseau Désiré/Pasquin Pierre/Smesman Oscar/Dernoncourt Henri/Batel George/Derrée Julien/Halin René
Plaque de droite "[Sept noms, classés par ordre chronologique des exécutions, avec mention de la date de décès ainsi que du lieu de naissance pour les Belges et de la nationalité pour les étrangers]"
Poossens Joseph/Gérard Jean/Chartier Roger/Polkarts Robert/Louwet Camille/Janssen Guillaume/Debatty Louis Petite plaque au pied du monument "MORTS À LA CITADELLE DE HUY 1940 - 1944"
B) MONUMENT ÉRIGÉ SUR LE LIEU D'EXÉCUTION DE 5 RÉSISTANTS (AVRIL 1944)
"ICI SONT TOMBÉS SOUS LES BALLES ALLEMANDES EN AVRIL 1944 LES PATRIOTES CI-APRÈS [Cinq noms, classés par ordre chronologique des exécutions, avec mention des date et lieu de naissance]"
Jean Gérard/Roger Chartier/Robert Polkaert/Camille Louwet/Guillaume Jansens
Les Hutois
La Kommandantur générale pour l'arrondissement Huy-Waremme s'installe d'abord à l'hôtel Terminus, quartier de la gare, puis dans le bâtiment de la Banque Nationale, quai Dautrebande; La Kommandantur pour la Ville (Feldgendarmerie) s'établit au n°4 de la rue de Namur. Les autorités communales, soigneusement désignées par l'envahisseur, doivent se soumettre aux directives de l'armée allemande et de la Gestapo. Il faut protéger et nourrir la population et veiller à ce que tous les citoyens respectent les consignes. Les incivilités sont sévèrement réprimées par la gendarmerie, qui sait que la Gestapo prend facilement des otages et les traitent toujours de la manière la plus odieuse, jusqu'à, parfois, les faire passer au peloton d'exécution. Il faut aussi veiller , sans le montrer, à la sécurité des Résistants qui ne tardent pas à se manifester dès le mois d'août non pas pour chasser l'ennemi de la ville, mais pour lui rendre la vie impossible. Il s'agit de gendarmes et de militaires de carrière, qu s'arrangent pour récupérer les armes abandonnées par les Chasseurs Ardennais. Ils s'organisent en armée secrète dès 1941 et séviront surtout dans les dernières années de la guerre. Malheureusement beaucoup d'entre eux sont pris en flagrant délit ou même, hélas, dénoncés et ne survivront pas.
Le 31 décembre 1943, les Résistants s'attaquent à la prison de Huy et en libèrent TOUS les détenus!
Les Cloches de Huy
Extrait de la page WikiHuy: LES CLOCHES ET LA GUERRE 40-45 cf [[2]]:
En fin de guerre, en manque de fonte pour ses canons, l'armée allemande réquisitionne les cloches des édifices religieux , en les divisant en 4 catégories: A= celles de 1850 à nos jours, envoyées à la fonte. B= celles de 1790 à 1850 à examiner, avec les 2 dernières catégories, au point de vue archéologique ou historique. C= celles du XVIIIe siècle D= les cloches antérieures à 1700.
Celles de HUY, une petite quinzaine, sont déposées dans les usines de CORPHALIE. On sait que les cloches A VIII 441+442+443 de HUY et A VIII 444+445 de La Sarte ont ensuite été expédiées à HAMBOURG en Allemagne par le bateau "LA JULIA", qui quitte l'île MONSIN, concession "Magemon" ( magasins généraux de Monsin) le 20 juillet 1944.
Fin mai 1945, l'armée belge obtient des alliés l'autorisation de se rendre HAMBOURG pour y récupérer sa part "rescapée" de ce butin de guerre, 774 cloches sur 4568 !. Le vapeur "Le LYS" l'embarque et arrive à ANVERS le 8 octobre 1945. Des camions militaires sont alors chargés d'aller redistribuer les cloches dans leurs villes et villages respectifs.
LA LIBERATION DE HUY EN 1944
Le 18 août 1944, de 18h00 à 18h15, bombardement de Huy, en 3 vagues, par 36 avions alliés en vue de la destruction du pont en amont de la ville (ligne ferroviaire Ciney-Landen). Le pont lui-même ne recevra qu'un seul projectile, qui ne causera pas de gros dégâts. On déplorera 80 morts à Huy-Sud, à St-Hilaire, au Thier de Statte et à la piscine à côté du pont ferroviaire.
Le 26 août 1944, mitraillage par une petite formation d'avions à double fuselage sur le dépôt de locomotives de la gare de Statte.
Le 30 août 1944, le commandant allemand déserte le Fort.
Le 5 septembre 1944, 350 prisonniers sortent du Fort, libres.
Le 6 septembre 1944 à 17h00, les petits chars américains du général Rose pénètrent sur les prairies entourant le château d'Ahin.
La fin de la guerre en 1945
La guerre est enfin finie, mais pas pour tout le pays, car il y a encore pour les soldats ce terrible hiver 44-45, avec la bataille des Ardennes et pour les habitants les horreurs des bombes volantes, ou robots ou V1 et V2. Elles ne tomberont pas sur Huy, mais elles causeront quand même dans le seul arrondissement de Huy pas moins de 135 tués,233 blessés et 6000 maisons détruites durant ces trois mois d'hiver.
En mars 1945, dans les gares de Huy, retour des premiers prisonniers venant d'Allemagne.
En mai 1945, retour massif des prisonniers belges venant d'Allemagne.
[[Fichier:Capitulation.JPG|vignette|centre|Journal de la capitulation allemande le 8 mai 1945. Photo au Musée du Fort]
NOTES
1. page signalée par Mme Anne-Marie Courtoy de Ben-Ahin
SOURCES
-EPN et Freddy de HOSDENT "Le Fort de Huy". [[3]]
-Freddy de HOSDENT "Les Cloches de Huy". https://www.wikihuy.be/index.php?title=LES_CLOCHES_DE_HUY
-René DETHIER "Libération de Huy (40-45). Journal du 6.09.44 au 26.01.45 ". https://www.wikihuy.be/index.php?title=Lib%C3%A9ration_de_Huy_(1940-1945)
-René FURNEMONT "Connaissez-vous Huy?"-édition du syndicat d'Initiative et du Tourisme
-Charles PAQUOT "J'avais 7 ans en 1940" Editions littéraires "Clé"/2001
-Jean-Pierre RORIVE "Histoire de Huy et de sa région". Impr.Malherbe/2014
-SITE INTERNET "Le fort de Huy- Mémorial National de la Résistance et des Camps de Concentration".http://www.democratieoubarbarie.cfwb.be/index.php?id=14917